Au congrès international de recherche sur le fascia (Fascia Research Congress IV), Christian Courraud et Anne Lieutaud ont donné une conférence sur les concepts de psychotonus et de toucher psychotonique issus des travaux de Danis Bois en psychopédagogie perceptive. Le titre de la conférence : Le toucher psychonique de la fasciathérapie MDB : méthodologie pratique, enjeux perceptifs et relationnels et impacts sur la pratique clinique. Une salle comble et attentive : près de 100 personnes à l'écoute jusqu'au bout (Download the english version of this summary ; the presentation slides)
CONTEXTUALISATION : Les recherches les plus récentes ont mis en évidence l’existence d’un tonus fascial et son implication dans certains processus physiopathologiques (Schleip, 2012). Le toucher psychotonique, spécifique de la fasciathérapie MDB (Méthode Danis Bois), aborde la dimension psychophysique et relationnelle du tonus fascial (Courraud, 2007). Les recherches conduites sur ce toucher montrent son action sur le stress vasculaire, la perception du corps propre, l’anxiété et la récupération du sportif (Payrau, 2012 ; Angibaud, 2011, Convard, 2013, Rosier, 2013). Cette communication présente la méthodologie de ce toucher (lenteur, point d’appui, neutralité-active) et les différentes perceptions (mouvement interne, étendue, profondeur, modulation psychotonique, réciprocité) servant de support à ce dialogue tonique fascial (patient/fascia/praticien). Une enquête conduite auprès de kinésithérapeutes formés à la fasciathérapie rend compte des impacts de ce toucher sur la pratique de kinésithérapie.
METHODOLOGIE : Un échantillon empirique de 446 kinésithérapeutes formés à la fasciathérapie MDB, a été interrogé par questionnaire auto-administré. L’analyse descriptive porte sur le mode d’intégration des dimensions perceptives et relationnelles mobilisées par ce toucher et sur l’estimation des améliorations constatées dans la pratique (domaines, prise en charge, pathologies).
RESULTATS : On observe un changement de perception du toucher (lenteur, mouvement interne, globalité et étendue, profondeur, point d’appui manuel, modulation psychotonique) et de son efficacité clinique. Sur une échelle de 1 à 10, la lenteur et le mouvement interne, avec un score moyen supérieur à 7, sont les plus faciles d’accès (ANOVA, p=0.001). L’efficacité thérapeutique, la relation avec le patient, les compétence pédagogique sont améliorées pour plus de 80% des praticiens, la prise en charge de la douleur physique, du bien-être, de la souffrance psychique et des pathologies chroniques pour plus de 84%. Les pathologies du rachis ou musculo-squelettiques non rachidiennes sont les plus significativement améliorées. Ces résultats résistent à la typologie d’identités professionnelles qui ressort de l’enquête montrant qu’il n’y a pas une unité identitaire de la population étudiée.
CONCLUSION : L’approche manuelle du fascia vivant en fasciathérapie MDB est explorée grâce à la perception d’un tonus fascial qui nécessite l’acquisition d’une méthodologie pratique et la mobilisation de ressources perceptives et relationnelles. Les kinésithérapeutes ne semblent pas éprouver de difficultés avec cette méthodologie et son utilisation est susceptible d’améliorer la pratique clinique.