Ce article décrit l'approche thérapeutique innovante de Agnès Afnaïm, médecin généraliste au Centre Primo Levi, spécialisé dans le traitement des victimes de torture et de violence politique.
Ce médecin initialement démuni face à ces patients souffrant de séquelles tant psychologiques que physiques (stress post-traumatique, dissociation traumatique, rupture des liens entre pensées, perceptions et corps) a intégré dans sa prise en charge, une méthode qui utilise le toucher de la fasciathérapie.
En effet, la fasciathérapie développée par le professeur Danis Bois place le lien entre le corps et le psychisme au coeur de ses actions thérapeutiques. La fasciathérapie consiste en un "toucher de relation" qui permet de restaurer une rapport positif avec son corps. Il se concentre sur les fascias, omniprésents dans le corps humain de la superficie à la profondeur.
Grâce à cet accompagnement, des bénéfices sont observés au niveau de la régulation physiologique (système nerveux, vasculaire, endocrinien et immunitaire) avec un apaisement des douleurs chroniques. D'autres bénéfices sont observés au niveau de la perception corporelle avec un vécu de sensations corporelles positives favorisant les liens perceptifs et soulageant la dissociation traumatique. Enfin, au niveau cognitif, le soin permet de renforcer l'attention, la concentration et aide le patient à devenir plus présent.
Au final, le traitement associant la fasciathérapie permet aux patients de réhabiter leur corps et de retrouver un sentiment d'unité et de contrôle sur leur vie, comme l'illustre le témoignage d'une jeune patiente érythréenne.
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