Un ouvrage collectif publié au Brésil en portugais sous la direction de Andrisa Kemel Zanella et de Lucia Maria Vaz Peres.
Introduction
Nous sommes matière quand nous délimitons notre présence dans le monde. Nous sommes mémoire quand nous nous différencions et nous approchons de l’autre à partir de de notre répertoire existentiel. Nous sommes (je) des locuteurs qui traduisons en gestuelle l'histoire de vie. Nous sommes des créatifs qui modifions et inventons de nouvelles possibilités dans les espaces que nous occupons. Nous sommes des êtres pensants quand nous signalons à tout moment ce qui est le mieux pour nous. Sommes-nous ouverts à percevoir ce corps ?
Mémoires du corps biographique : comment habitent-t-elles en nous ? La proposition matérialisée dans cet ouvrage donne suite aux recherches entreprises depuis 2009 sur le Corps Biographique et Imaginaire au sein du Groupe d’Études et de Recherche sur l’Imaginaire, Éducation et Mémoire (GEPIEM / UFPel / RS). Nous cherchons, dans le contexte de la formation des enseignants, à provoquer une réflexion sur les mémoires inscrites dans le corps et comment elles habitent chaque être humain. Serait cette mémoire une façon d’habiter exprimée et concrétisée dans la gestuelle, dénotant la présence et (l'inter) action du sujet dans le monde ? A cette question, nous pouvons avoir plusieurs points de vue sur ... Si le corps est le moyen de communication, d'expression, d'identité, de création, de transformation, pourquoi manque-t-il encore des espaces pour une approche subjective et existentielle dans la formation des enseignants ? Que faut-il faire pour que dans la formation soit mis l’accent sur le plaisir lié à prendre soin de soi, ou même sur les mémoires inscrites dans le corps de chaque sujet ? Et que faire de tout ça ?
À partir de ces questions et des écrits des auteurs de ce livre, enseignants / chercheurs et universitaires, nous visons à établir un dialogue sur les perceptions et les mémoires du corps dans le contexte formatif. Les textes présentés ici donneront de la visibilité à différents points de vue, qui exprimeront leurs perceptions du thème, ainsi que leurs constructions et leurs significations. Nous allons donc ici exprimer des expériences vécues et des études axées sur ce sujet.
Dans le premier chapitre, Andrisa Kemel Zanella présente les recherches à l'origine de ce livre.
Puis, avec Alexandre da Silva Borges et Lúcia Maria Vaz Peres, ils présentent les analyses résultant de la recherche empirique, dont l’objectif de l’étude était centré sur les expériences vécues avec et en relation avec le corps et sur comment elles peuvent être constitutives du corps adulte du futur enseignant dans les domaines de la danse, de la pédagogie et du théâtre.
Par la suite, Lúcia Maria Vaz Peres présente un essai qui traite du thème du corps en tant que mémoire basée sur des questions relatives au corps lui-même. Les chapitres suivants mettront l'accent sur le corps et sa biographie dans l'espace dans lequel l'enseignement se constitue en formation.
Les auteurs Camila Borges Santos, Carmen Anita Hoffmann, Fabiane Tejada da Silveira, Roselusia Teresa de Morais Oliveira, Thiago Silva de Amorim Jesus et Valeska Fortes de Oliveira ont été invités, en se basant sur leurs expériences et leurs interactions avec la recherche qui est à l’origine de ce livre, à dialoguer sur les perceptions de leurs corps et / ou des corps de leurs étudiants dans le contexte formatif. Les auteurs présentent différents textes ... provenant de différentes régions du pays ... pensées ... problématisations ... qui enrichiront les possibilités de réflexion sur le thème.
Enfin, Alexandre da Silva Borges, Bruno Blois Souza, Carolina Martins Portela, Cassius André Prietto, Marina Timm Medeiros, Ramón de Oliveira Granado, Robson Bordignon Pólvora, Shaiane Beatriz dos Santos, des universitaires directement impliqués dans la recherche, s'appuyant sur la question «Qu'est-ce que le corps a à me dire?», se sont lancés dans l'exercice d'écriture, ayant sorti un petit texte qui fait converger les mémoires et les premiers essais en tant que chercheurs.
Parler du corps peut être un moyen de s'approprier l'héritage existentiel et humain, qui en dit long sur nous et sur le monde dans lequel nous sommes insérés. Le moment est venu pour nous d'assumer le corps en tant que complexité de ce que nous sommes et de ce que nous avons pu être jusqu'à présent, ainsi que des choix futurs que nous ferons. Assumer que le corps comprend le moi et le nous en même temps. Cela signifie que le corps fait partie du chemin anthropologique prôné dans les études de l'imaginaire par, notamment, Gilbert Durand. Puissent les pages de ce livre permettre au corps de parler, d'inventer, de penser, de choisir et de transformer. Et surtout de s’élargir !
Traduction : Susana Dagot